Je suis dans une forêt, humide et sombre. Les arbres autour de moi sont beaux mais grands, à tel point que je vois très peu le ciel. Tout autour de moi, aussi loin que je regarde, il y a de la végétation qui me bouche la vue.
Je déteste ne pas voir ce qu’il se passe plus loin. C’est comme lorsqu’un camion roule devant moi. Je DETESTE le fait qu’il m’obstrue la vision lointaine. C’est inconfortable. Agaçant même.
Plusieurs chemins plus ou moins évidents se présentent devant moi. Un tout net et dégagé : la solution de facilité. Soit vers la gauche, soit vers la droite. La facilité prend différentes directions.
D’autres tracés sont moins évidents à travers la forêt, plus originaux et tortueux. Moins perceptibles aussi. Plus dangereux ?
Je ne sais pas encore lequel prendre.
Si je me tais dans ma tête et que j’écoute, mon intuition peut me guider dans l’une ou l’autre direction. C’est comme un élan naturel de mon corps qui a envie d’aller là ou là. Pas forcément en suivant un endroit déblayé d’ailleurs. En me créant MON chemin aussi.
Mais très vite je doute : Est-ce une bonne idée de suivre juste mon feeling ? Est-ce raisonnable de m’aventurer dans les bois alors qu’une route en béton toute tracée s’étend sous mes pieds ? Ne vais-je pas me perdre ? Ne vais-je pas me blesser par là, me faire attaquer ?
Cette option me parait bien plus excitante pourtant. L’idée de me laisser porter par mon élan naturel. Après tout, ne suis-je pas la meilleure placée pour savoir ce qui est bon pour moi ?
Mes peurs m’aveuglent. Je doute. Tout me semble compliqué d’un coup. Je suis dans le brouillard. Je reste sur place. Je ne sais plus que choisir. Je me fige et j’observe.
J’espère que la solution va ainsi me sauter aux yeux. Mais trop observer me fatigue aussi. L’action est la solution.
Je n’envisage un instant d’attendre là que l’on vienne me chercher. Que quelqu’un d’autre me sauve. Car que je sais que ça ne peut venir que de moi. Que JE suis la clé.
J’aimerais avoir une carte précise des bois. Non mieux ! Un guide que je n’ai qu’à suivre pour revenir dans un lieu chouette et joyeux. Voilà, j’ai juste envie qu’on me dise quoi faire pas à pas.
Je sais pourtant que quel que soit le chemin que j’emprunte, je finirai par retrouver ce que je cherche : la lumière. Je sais qu’après le bois, il y a forcément un grand espace dégagé et lumineux.
Je ne sais pas précisément à quoi il va ressembler ni comment je vais y arriver, mais je SAIS qu’il est là. Pourquoi cette pensée ne suffit pas à m’apaiser ? Pourquoi ne pas poser un pas après l’autre et je verrai bien. Pourquoi est-ce si important de savoir COMMENT je vais sortir de la forêt ?
En plus, j’ai avec moi tout ce qu’il faut pour survivre. Pour vivre même. Pour m’amuser aussi.
En vrai, je sais que je ne me laisserais pas mourir dans cette forêt. Je suis en pleine santé. Je sais reconnaître le Nord. Je sais ramasser des champignons. Je sais parler aux arbres. Je connais le B.a.-ba pour échapper aux esprits de la forêt grâce aux centaines de films d’horreur que j’ai vus…Bref j’ai tout un tas de compétences utiles en moi, apprises au cours de ma vie. Je ne vais pas me laisser tomber, quoiqu’il arrive.
En vrai, je ne crains rien. La Nature ne m’est pas hostile. C’est moi qui l’imagine ainsi. Je suis en sécurité.
En vérité, je ne suis pas vraiment perdue : je suis juste à tel endroit de mon chemin. Si ça se trouve, dans une heure, j’en suis sortie. Ou peut-être dans quelques jours.
Pour cela, une bonne idée serait d’avancer, même sans savoir où je vais précisément.
Rappelle toi Maude : tu vas vers la lisière, vers la lumière, vers un espace grand et libre, un endroit nouveau et beau.
Et si je me mettais en mouvement, malgré la peur, plutôt que d’attendre que celle-ci disparaisse, ce qui n’arrivera probablement jamais ?
Le mouvement peut créer de nouvelles surprises. Peut-être vais-je rencontrer un troll, une fée ou une ondine sur mon chemin qui m’aideront. Peut-être que c’est DANS cette forêt que quelque chose m’attend et non en en sortant.
Tiens, et si j’utilisais ma créativité pour trouver des solutions inédites ! Faire différemment pour espérer de nouveaux résultats. Je sais avoir de nouvelles idées. Et si je montais sur un arbre pour prendre de la hauteur. Le bon chemin n’est peut-être pas l’habituel.
Il n’y a pas de hasard ; il est certainement nécessaire que je sois là. Sur cette Terre ça c’est sûr !Mais aussi dans cette situation, pour me rappeler que je dois vivre la dualité. Que si tout est toujours lisse, c’est chiant et peu instructif pour l’expérience d’être humain que je suis en train de vivre.
Il est nécessaire de me perdre pour mieux me retrouver. De traverser le brouillard pour admirer la vue. De visiter le noir pour revoir la lumière. De vivre l’inconfort pour apprécier à nouveau le confort.
De me débarrasser de choses devenues inutiles pour renaître à l’image les feuilles des arbres en automne qui tombent pour réapparaitre autrement au printemps.
Alors je vais faire taire mon brouhaha intérieur pour écouter où je dois aller et poser un pied, puis l’autre, tout en savourant les couleurs merveilleuses de cette saison.
Avec métaphores,
Maude alias Maudus, aventurière dans une forêt.
Si tu as tout bien compris, je suis en pleine transformation intérieure. J’apprends beaucoup ces dernières semaines de moi et de la vie et je me sens chaque jour plus apte à aider qui croisera mon chemin et raisonnera avec qui je suis et/ou ce que je traverse. Pour en savoir plus : https://www.maudus.fr/coaching/
Ah oui et j’ai remis au goût du jour mon cours gratuit par mail pour kiffer encore plus ta vie dès aujourd’hui sans tout bouleverser, en douceur quoi… (besoin de douceur en ce moment) : http://eepurl.com/dK2w3-/
PS : Parc à Colmar dans lequel passé un excellent moment seule à déjeuner