Tu parles plusieurs langues ?

Pour ma part, comme beaucoup, j’ai appris l’anglais à l’école mais aussi l’allemand depuis les toutes petites classes, étant née à la frontière allemande.

Je n’étais pas mauvaise à l’école. Aaaah ça, les règles de grammaire, je savais les appliquer à la lettre. Réciter les listes de vocabulaire apprises par coeur aussi. Participer en cours, pas trop de problème. #syndrômebonneélève.

Quelques années plus tard, je comprends plutôt bien ces deux langues. Je sais les lire. À l’oral, je me débrouille ; je sais me faire comprendre. Par contre, le truc que je n’ai jamais su faire de manière fluide (et dont je rêve) : avoir une conversation avec des autochtones finger in the nose ✌🏻👃🏻.

Tu sais quelle est la raison principale de cette incompétence (à part la méthode française d’enseignement des langues, mais ça c’est un autre grand débat…) ?

Je n’ose pas assez.

Ce qui me retient : la peur de me tromper.

Parce qu’en vrai, je pourrais tout à fait avoir une discussion. Cela m’est déjà arrivé d’ailleurs. Plutôt avec des personnes non anglophones avec qui j’avais moins peur de faire des fautes.

Car dans mon idéal, j’aimerais sortir la phrase parfaite à chaque fois. Avec les bons mots, dans le bon ordre, et en respectant toutes les règles grammaticales. Parler en langue étrangère comme je parle le français.

BOUUUUUM –> le voilà « l’ami » perfectionnisme.

Ajoute à cela une exigence de répondre instantanément. Résultat : Je ne m’autorise pas le silence nécessaire à la réflexion de peur de laisser l’autre dans l’attente et que là aussi je passe pour je ne sais quoi.

Du coup, soit je baragouine un truc compréhensible mais imparfait, et je m’auto-flagelle ensuite de mes erreurs, refaisant le film de la discussion.

Soit je fuis ce genre de situation.

Lorsque ce n’est pas possible ou que j’en ai marre de ne pas avoir de paire d’ovaires (parce qu’en vrai, je déteste fuir), je stresse, je suis mal à l’aise et je me juge. Tout un programme ! 😒

Et comme j’ose rarement me lancer, je ne pratique pas régulièrement, je ne m’améliore jamais, ne prends jamais confiance en moi et j’ose encore moins. Un beau cercle vicieux merdeux. 💩

Ça peut te paraître anodin cette appréhension de parler une langue étrangère mais je trouve cela grave de s’empêcher de faire quelque chose qui te fait plaisir par manque de bienveillance envers soi. Pas toi ?

C’est ainsi que le perfectionnisme m’empêche parfois de m’exprimer.
M’empêche de faire de belles rencontres.
M’empêche d’avoir des discussions passionnantes qui m’ouvriraient à de nouveaux horizons.
De partir toute seule dans un pays étranger par exemple.

Il m’empêche de me sentir totalement autonome, forte, confiante. LIBRE !

Et encore, j’ai de la chance ! Cette crainte pourrait me bloquer dans d’autres situations pour m’exprimer en français, ce qui serait bien plus handicapant au quotidien.

D’ailleurs si j’y réfléchis bien, je suis sûre que je peux trouver des exemples…. N’ai-je pas récemment écrit un article sur la peur de mal faire ?

Je préfère me sentir en possession de tous mes moyens, faire mes choix par plaisir et par peur.

C’est pourquoi je chemine quotidiennement pour débusquer le côté négatif du perfectionnisme et pour lâcher prise dans toutes les sphères de ma vie = le thème de l’accompagnement de 3 mois que je vais bientôt lancer. N’hésite pas à t’exprimer auprès de moi si cela t’intéresse 😉.

Et toi ? T’arrive-t-il de ne pas oser communiquer par peur de te tromper ? Dis-moi en commentaire si tu t’es reconnu(e) dans ce portrait ?

Avec lucidité,

Maude

PS : Photo de mes dernière vacances où j’étais contente de pouvoir parler français #Guadeloupe. Cette phrase ne me rend pas fière… 😒.

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