Putain qu’est-ce que j’en ai marre d’écrire là-dessus.

J’ai l’impression de me répéter. Encore et encore.

J’en ai marre de devoir le faire. Parce qu’à chaque fois que j’ai envie de le hurler, c’est que quelque chose de grave est arrivé.

Cela se répète. Encore et encore.

J’ai d’abord pensé, fatiguée, à te partager l’un ou l’autre article que j’avais déjà écrit à ce propos.

Des mots forts que j’avais déjà couchés sur le papier comme un cri d’alarme. J’aurais pu écrire le même chaque année depuis 24 ans.

Puis un élan invisible m’a poussé à ouvrir mon ordinateur, comme un exutoire. « Cela va me faire du bien je crois ».

C’est peut-être ma mission après tout.

Et puis si une nouvelle façon de te le dire, un autre mot, une phrase différemment tournée peut faire tilt en toi, alors c’est gagné.

Alors j’ai écrit. Mais c’était laborieux. Brouillon. Je revenais en arrière. Je changeais l’ordre des phrase. J’avais la sensation de réécrire le même article. Encore et toujours.

Ca devenait lourd et pesant comme l’état dans lequel j’étais.

Le problème : j’essayais à nouveau de te convaincre. Et je suis fatiguée de ça.

Alors j’ai décidé d’effacer ce que j’avais écrit et tout simplement te partager ce que je ressens.

 

« Cette journée est tellement triste. Forcément, comment pourrait-elle en être autrement ?

Pourtant, je me lève comme la plupart des gens ayant une vie professionnelle « classique » pour un rendez-vous.

C’est dans un état second que je me prépare. Je me regarde dans le miroir : j’ai une tête affreuse. Les pleurs de la veille et les cogitages de la nuit laissent des traces.

Comme à chaque drame qui me touche, je flotte dans une autre dimension.

Rien ne me parait important à part être en vie.

Je me vois m’activer et je suis reconnaissante, rien que d’avoir la chance de pouvoir le faire.

Je pense un instant au fait de devoir être à l’heure. Au fait de devoir assurer ensuite auprès de mon interlocuteur. Aucune de ces pensées n’a d’emprise négative sur moi. Même pas le début d’un léger stress.

Franchement, on s’en fout. Ce n’est pas CA l’important.

En marchant dans la rue, je regarde les gens. Je pleure de temps en temps silencieusement cachée derrière mes lunettes de soleil. Je m’en fous si on me voit. C’est comme ça.

Ah je laisse exprimer mes émotions tristes de plus en plus facilement on dirait.

Tous ces gens qui n’ont pas conscience de la chance qu’ils ont. Juste de vivre cette journée !

Mon rendez-vous est génial ! Une femme lumineuse et positive qui me fait oublier un instant et me redonne de l’énergie. Ensemble on parle de bonheur et tout ce qui tourne autour. On parle de ceux qui n’y sont pas (encore) éveillés.

Je ne comprends pas comment.

Je ressens tellement fort en permanence – et encore plus en ce jour de rappel dramatique – combien la vie passe en un claquement de doigts.

Comment tout peut s’arrêter du jour au lendemain.

Je le ressens tellement fort que j’ai envie de m’emporter dans mes propos.

Cette simple information – que nous sommes mortels – devrait suffire à ce que les gens se bougent pour vivre le meilleur.

Mais non.

Parfois, j’aimerais prendre quelqu’un par les épaules et le secouer très fort pour qu’il arrête de se plaindre pour rien et qu’il écarquille des yeux brillants, enfin conscient de la chance qu’il a de juste d’être en vie.

Parfois, j’ai envie de sortir dans la rue et de crier : MAIS PUTAIN, REVEILLEZ-VOUS !!!! CE N’EST PAS CE VOUS CROYEZ IMPORTANT QUI L’EST ! JUSTE VIVEZ, KIFFEZ, REALISEZ VOS REVES DES MAINTENANT. TOUT LE RESTE EN S’EN FOUUUUT.

Oui ça fait cliché cette phrase. Je ne sais pas comment le dire autrement.

Si d’habitude je dis : Il faut profiter de chaque instant de nos vies. Pour moi elle résume tout ça. Mais je doute que tout le monde la comprenne avec l’urgence qui m’habite. Et ça m’énerve.

J’aimerais que chacun puisse, en posant simplement la main sur mon bras, ressentir ce que je ressens à l’intérieur. Ca brûle. Chaque pore de ma peau transpire ce constat d’une vie fragile, et cette force de défier tout (ses peurs, ses doutes, le regard des autres) pour juste vivre ce qu’on a envie de vivre.

Et surtout, d’être tellement tellement dans la gratitude chaque jour d’avoir tout ce que j’ai.
A commencer par vivre cette vie. Puis d’avoir la santé. Puis des gens que j’aime et qui m’aiment en retour.

Tout le reste est du bonus que je remercie quotidiennement également.

Ce nouveau drame confirme que je suis sur mon bon chemin.

Mon seul but : m’éclater et profiter de chaque instant.

Ce n’est pas que je m’en fous des conséquences. Je suis un minimum réfléchie comme nana.

Mais à quoi bon m’emmerder au jour le jour dans des situations (professionnelles ou autres) pour m’assurer un avenir que je ne verrai peut-être même pas?

Si ça se trouve, dans 6 mois je suis morte. 3 même peut-être. Ou demain.

C’est pas dans mes plans hein mais voilà…

Cela n’était pas non plus l’intention de ma mère, de Simone, de Philippe, et de Gilles maintenant, entre autres personnes parties trop tôt que j’ai eu la chance de connaitre ❤️

Repose en paix et continue à t’éclater là-haut si un là-haut existe.

Et toi qui me lis, je te souhaite de profiter pleinement de ta journée sans qu’il soit nécessaire que tu perdes ta mère, ton père, ou tout autre proche pour prendre conscience de combien elle est précieuse.

Il y a urgence de vivre.

Merci,

Maude alias Maudus
En vie et tellement heureuse de chaque jour qui s’offre à moi. »

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